Au Sénégal, la déconcentration est en cours mais rencontre de nombreux obstacles. Elle peut être défini comme le processus par lequel l’État transfère des pouvoirs de décision et d’exécution à ses services déconcentrés au niveau régional ou départemental. C’est un bon moyen pour rapprocher l’administration et les citoyens.
Quels sont les défis que rencontre la déconcentration au Sénégal ?
Les éléments qui doivent être prises en compte pour faire de la décentralisation une réalité au Sénégal sont nombreux. Ils ne sont certes pas limités à ceux que nous allons citer ci-après, mais ces éléments en font partie :
– La centralisation persistante des décisions : les services déconcentrés manquent d’autonomie malgré les textes législatifs en vigueur car une partie des décisions importantes continue d’être prise au niveau central ;
– L’insuffisance des ressources humaines et financières : pour mener correctement leurs missions, les services déconcentrés doivent avoir un personnel qualifié et de ressources financières adéquates, or ces derniers manque de cela ;
– Un manque de coordination inter-services : il est constaté que les différents services de l’État au niveau local ne coopèrent pas toujours de manière optimale et la conséquence de ceci est une inefficacité de l’action publique ;
– Une culture administrative centralisée : la déconcentration implique une certaine autonomie des agents de l’administration public, or les agents de l’État qui sont habitués à un mode de fonctionnement centralisé ont des difficultés pour s’adapter à une logique de déconcentration ;
– L’insuffisance de la participation des acteurs locaux : enfin la déconcentration demande que les populations locales soient mieux impliqués aux prises de décision pour qu’ils puissent s’approprier des politiques publiques.
Quelles solutions pour une déconcentration effective ?
Pour faire de la déconcentration une réalité, il peut être bon d’explorer les pistes suivantes :
– Clarifier les compétences et les responsabilités : en essayant de définir clairement les compétences de chaque niveau de l’administration et renforcer les responsabilités des services déconcentrés en leur accordant de plus grandes marges de manœuvre dans la mise en œuvre des politiques publiques ;
– Renforcer les capacités des agents locaux : grâce à la mise en place de programmes de formation continue visant à améliorer les compétences des agents des services déconcentrés surtout en matière de gestion, de planification et de suivi-évaluation ;
– Doter suffisamment les services déconcentrés en ressources : car l’administration déconcentrée a besoin d’être doté en moyens financiers et matériels nécessaires pour que ses agents puissent être en mesure d’exercer correctement leurs missions ;
– Développer la coopération inter-services : il est indispensable de renforcer la collaboration et la coordination entre les différents services de l’État au niveau local mais aussi entre l’État au niveau central et ses services déconcentrés ;
– Encourager les citoyens à plus s’impliquer : les gouvernés doivent être plus impliqués aux processus décisionnels les concernant et ceci est possible grâce à une gestion plus inclusive ;
– Évaluer régulièrement les politiques de déconcentration : ce qui serait très utile pour évaluer régulièrement les actions menées et d’identifier les forces et les faiblesses du processus de déconcentration et d’ajuster les politiques en conséquence.